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 CONTE ANGEVIN

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toutetrien59
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Date d'inscription : 02/03/2017
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Localisation : Pays de Loire

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MessageSujet: CONTE ANGEVIN   CONTE ANGEVIN Icon_minitimeSam 27 Mai - 23:56


il y a de cela bien longtemps, les fées étaient très nombreuses en ce pays,
et se retiraient d'habitude dans le bois Deffais (le bois des fées).
Elles ne faisaient aucun mal, cependant les curés, jaloux de leur puissance
les avaient changées en taupes.

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En ce temps là donc, les fées qui aimaient beaucoup les petits enfants,
guettaient le moment où les paysants quittaient leurs maisons,
pour aller travailler au dehors, laissant leurs derniers nés seuls, endormis dans leurs berceaux.
Elles descendaient par la cheminée dans les fermes, pour soigner ces petits innocents
abandonnés à eux-mêmes, elles les faisaient manger, les pouponnaient,
et les amusaient jusqu'à l'heure où les parents revenaient des champs.
Alors elles s'enfuyaient en reprenant le chemin par lequel elles étaient venues,
et personne ne les voyait.

Parmi les fées d'Anjou, il en était une plus hardie que les autres,
qui se rendait chaque jour dans une chaumière où se trouvait un petit enfant nouveau-né.
Sans s'inquiéter de la présence de la mère, (trop faible  encore pour aller travailler aux champs),
prenait l'enfant dans ses bras, le caressait, le promenait dans la maison
chantait pour apaiser ses cris et lui prodiguait ses soins.

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La mère, jalouse des caresses données à son enfant par une étrangère,
les supporta quelque temps,
mais un jour, surmontant la peur que lui causait la fée,
elle raconta à son mari ce qui se passait chaque jour après son départ.
- ne crains rien, lui répondit celui-ci, je te promets de te débarasser de cette fée,
puisque ses soins t'importunent, demain tu iras au champ à ma place,
moi je garderai la maison, et si elle revient, je m'arrangerai de façon à lui faire passer
le désir de continuer ses visites.

Le lendemain, la mère partit pour aller travailler au dehors,
tandis que son mari demeurait à la maison avec son enfant endormi.
Quand la fée arriva il alla s'asseoir sous le manteau de la cheminée, près du rouet de sa femme,
et prenant la quenouille de celle-ci, se mit à filer.

La fée ne tarda pas à descendre par la cheminée, à peine avait-elle posé le pied à terre,
qu'elle courut vèrs l'enfant qui venait de se réveiller, et s'était mis à crier.
Elle le prit dans ses bras, et par ses caresses et ses chants, réussit à le calmer.

A ce moment, elle s'aperçut qu'un homme avait pris la place de la femme qu'elle voyait chaque jour,
-qui donc es-tu ? lui dit-elle,
-je m'appelle "personne" répondit l'homme,
la fée ne parut pas surprise de cette réponse, elle crut que l'homme se nommait ainsi,
et tout en caressant l'enfant, elle se mit à se moquer du fermier,
remarquant avec malice que son fil se brisait à chaque instant,
et qu'il tournait mal son rouet.
La journée se passa ainsi, et quand le soir fut venu, la fée après avoir déposé dans son berseau
l'enfant qui s'était endormi, se prépara à quitter la maison.

Au moment où elle s'éleva dans la large cheminée, le paysan qui guettait cet instant,
saisit la pelle à feu, la remplit de charbons ardents, et avant que la fée ne disparaisse à ses yeux,
les lui lança aux jambes.

La fée se sentant brûlée, se mit à pousser des cris de douleur, ses soeurs qui traversaient les airs,
l'entendirent à une grande distance, et accoururent à son secours
-qu'as-tu ma soeur ? lui dirent-elles
-ah, je suis cruellement brûlée, et je souffre le martyr,
-mais, qui t'a fait cela ? demandèrent ses compagnes,
-c'est personne, répondit-elle.
A ces mots, les fées éclatèrent de rire; et s'envolèrent dans toutes les directions,
se tenant les côtes, et se moquant de la naïveté de leur soeur,
celle-ci regagna à grand-peine le lieu de sa retraite, où elle put enfin soigner ses blessures ;
mais jamais depuis ce jour elle ne revint dans la maison
d'où elle avait été chassée avec tant de cruauté

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